21/11/2014

Les classiques sans panique : la bûche de Noël maison avec les enfants (ou pas)

C'est décidé, cet hiver, je bûche ! Le principe de base est assez simple. Les parfums et la déco se déclinent à l'infini, pour le plus grand plaisir des petits... et des grands.

La base, c'est une génoise. Un biscuit souple qui sait rouler sa bosse ! Un peu comme un quatre quart mais sans gras, avec des blancs en neige pour le moelleux, surdosé en jaunes d'œufs pour le goût, de cuisson courte (10 minutes environ, étalé fin sur du papier sulfurisé, sur la plaque de cuisson). Non, je ne donne pas les dosages, vous les trouverez à tous les coins de la toile* !

Une bûche bien roulée, sans cassure ? Pour cela, démoulez la génoise encore chaude, posez-la sur un torchon humide et roulez serré serré, le torchon pris dedans. Ensuite, laissez refroidir, déroulez, éventuellement aspergez de sirop, de crème de cassis ou de pêche, tartinez de crème et roulez à nouveau. Oubliez au frais !

Bûchez léger. La recette classique exige une crème au beurre.  Extra pour la tenue de la déco mais lourd ! Remplacez par une chantilly maison montée bien froide, mélangée par exemple à de la crème de marrons (photo), des framboises surgelées concassées sucrées de sirop de citron, de thé matcha sucré au miel d'acacia...

Déco à gogo. Saupoudrez de tout ce qui vous tombe sous la main, mais avec parcimonie : copeaux de chocolat, vermicelles de couleur, agrumes en lamelles, mini meringues, fleurs de pensée, pétales de rose, fèves (attention les dents, les étourdis !). Découpez les deux extrémités pour une coupe bien nette. C'est plus joli et ça permet au pâtissier de goûter son œuvre en avant-première !

* ici ou !

07/11/2014

La fondation Louis Vuitton par le menu

Quel soleil ! Un jour parfait pour aller à l'abordage du vaisseau de Frank Gehry avec mes deux ados préférées.

Oh, non, pas ça ! Nous choisissons de prendre la navette électrique, place de l'Etoile, en haut de l'avenue Friedland. Une sacrée file d'attente ne nous refroidit pas. Les navettes sont fréquentes, mais sacrément petites pour la foule en lice. Et puis payer le passage 1 euro, c'est pas un peu beaucoup pour être entassés pire que dans le métro ? Mes ados, elles, en profitent pour... dormir debout !

Heureusement, les chauffeurs sont adorables. Ils parcourent la file pour rassurer tout le monde, en français et en anglais : oui, la prochaine navette arrive dans 5 minutes. Ils se démènent pour faire gentiment la loi parmi les retraités en goguette qui font tout pour resquiller ! Mais avec classe, en foulard Hermès et sac à main Dior...


Oh, whaaou ! A quai sur son miroir d'eau, le voilier de verre commandité par Bernard Arnault, patron du groupe LVMH, émerge de la canopée du Jardin d'acclimatation. Surprenant et beau. Là encore, une file d'attente maousse costaud nous attend. Après une demi-heure, un agent de sécurité nous oriente vers la caisse carte bleue et appuie sur les boutons pour nous. Excellence et gentillesse, politesse française : les valeurs du groupe LVMH sont bien là* !

C'est trop bizarre ! Eh oui, pas un seul angle droit dans tout le bâtiment. C'est la foire aux courbes, et comme le luxe c'est l'espace, aux vides taillés comme des sculptures abstraites. Un conseil : après avoir fait le tour du bâtiment, prenez l'ascenseur pour la terrasse panoramique et redescendez de galerie en galerie. C'est un vrai labyrinthe qui ménage si bien la surprise que l'on peut rater des sections entières.
 
Pas beaucoup de vues sur Paris, à peine sur la tour Eiffel. Pourtant l'édifice, avec ses élégantes poutrelles de métal apparentes, semble un hommage novateur à la vieille dame de fer. En revanche, on voit très bien La Défense à l'horizon. Il y a-t-il un message à comprendre ? En tout cas, les ados mitraillent et font provision de selfies pour l'hiver.

Restaurant Le Frank : on nage dans le luxe. Le chef étoilé Jean-Louis Nomicos supervise les menus. Dans le joli bocal de la salle flottent de gros poissons lumineux signés de l'architecte des lieux. Là encore, accueil détendu et efficace malgré la file d'attente. Et miracle, on n'attend même pas à trois, chiffre honni des restaurateurs pour rentabiliser leurs tables de quatre personnes !

Les douceurs d'après-midi sont d'Emmanuel Ryon, champion du monde de pâtisserie 1999 et Meilleur Ouvrier de France glacier 2000. La tarte au chocolat de Tanzanie, socle fin de sablé, cœur crémeux et nougatine aérienne au grué de cacao, est à la hauteur du lieu et de son prix : 14 € tout de même ! Le déjeuner, à partir de 28 €, est d'un rapport qualité prix plus attractif.
 
 
 
Ne manquez pas, sur la terrasse ouest, la sculpture d'Adrian Villar Rojas. Elle contient des éléments organiques qui poussent ou pourrissent. Intéressant aussi, le film de Sarah Morris, au sous-sol, sur la construction de la fondation et son implantation dans la ville. Avec un hommage inattendu aux dames (?) de la nuit qui hantent le bois. Une évocation elliptique très poétique...

Paris a enfin sa grande œuvre de Gehry, après plusieurs brouillons. On a oublié le ratage de l'actuelle Cinémathèque à Bercy (1992), ou les cafouillages du si beau Walt Disney Hall de Los Angeles (2003). Gehry n'avait pas prévu que l'été, les parois de titane polies comme des miroirs transformeraient en four les bâtiments de bureaux et d'habitation alentour... Toutes les surfaces ont dû être guillochées en catastrophe ! Le contexte, les génies s'en foutent. C'est pour cela qu'ils sont des génies ?

Le Franck-Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma Gandhi, bois de Boulogne, 75116 Paris. Tous les jours sauf mardi, de 10h à 20h (minuit, les vendredis et les samedis). Les mercredis et les jeudis, dîners thématiques sur réservation.
Tél. : 01 58 44 25 70, pas de réservation à déjeuner.


* Valeurs que je connais bien pour avoir été rédactrice du journal interne de Dior Parfums et Cosmétiques (groupe LVMH) pendant trois ans...